KAWAH IJEN, SON SOUFRE, SES FLAMMES BLEUES ET SON LAC ACIDE

L’Indonésie est un véritable paradis volcanique. Après avoir exploré le Mont Bromo, nous nous aventurons aujourd’hui vers l’un des volcans les plus emblématiques du pays : le Kawah Ijen. Cette expérience marquera également notre dernière visite sur l’île de Java.

Le volcan Kawah Ijen

Le mont Ijen est un volcan explosif toujours actif, à l’est de l’île de Java. Sa dernière éruption remonte à 2002. Le Kawah Ijen culmine à 2386m. Ce qui rend le Kawah Ijen unique, c’est son lac incroyablement acide. Il est considéré comme le lac le plus acide au monde, avec un pH de 0,2. Tu l’auras compris, malgré sa magnifique couleur turquoise, qui contraste avec le jaune du soufre, la baignade est à éviter, même pas le petit doigt de pied ! 😉

Le site est également la plus grande réserve naturelle de soufre au monde. Si tu t’y rends, tu auras la chance d’observer les courageux porteurs de soufre qui, avec des paniers pesants entre 70 et 100 kg sur leurs épaules, remontent le cratère du volcan jusqu’au pied de la montagne.

Les célèbres flammes bleues de l’Ijen – Blue fire

Pour avoir la chance de les admirer, il faut se lever tôt, car ce spectacle est uniquement visible la nuit. Le Kawah Ijen est l’un des deux seuls endroits au monde où ce phénomène se produit. Les flammes bleues ne sont pas de la lave, mais des vapeurs de soufre qui s’enflamment au contact de l’air à une température d’au moins 220°C. Elles créent des flammes d’un bleu électrique saisissant, pouvant atteindre jusqu’à 5 mètres de hauteur.

Malheureusement, pour des raisons de sécurité, le site n’ouvre désormais qu’à 4 heures du matin. Cela signifie que les flammes bleues ne seront plus visibles une fois arrivé au sommet. Pour les observer, il est préférable d’arriver vers 2 heures du matin.

L’ascension du Kawah Ijen

L’ascension du Kawah Ijen prend environ une bonne heure. Il faut compter peu moins pour les plus sportifs et un peu plus si l’on fait quelques arrêts en chemin. Environ 600m de dénivelé sur un peu plus de 3 km. Il n’y a qu’un seul chemin d’accès, et il est possible de faire la montée sans guide. Il est difficile de se perdre, il suffit de suivre la masse de personnes. Personnellement, nous avons opté pour un guide, car nous trouvions cela plus agréable, mais c’est à toi de décider. Le chemin est balisé mais devient rapidement escarpé. Nous sommes heureux de faire l’ascension de nuit plutôt qu’en plein soleil.

En cours de route, nous croisons de nombreux porteurs avec leurs charrettes, qui proposent de vous transporter jusqu’au sommet moyennant quelques roupies. Certains montent à bord, tandis que d’autres déposent leurs bagages. En voyant ces pauvres personnes tirer de lourdes charges, on ne peut s’empêcher de se demander ce qui est pire : tirer des touristes en charrette ou transporter tout ce soufre sur leurs épaules !

Le lever de soleil au Kawah Ijen

Lorsque nous atteignons le sommet, les premières lueurs du jour dévoilent le lac bleu au cœur du volcan. Nous poursuivons notre ascension jusqu’au point culminant pour profiter du lever de soleil. Au fur et à mesure, les couleurs changent, la vue se dégage, et nous apercevons, au loin, la mer ainsi que d’autres volcans environnants. Nous avons l’impression d’être transportés dans un autre monde. Cet endroit semble irréel, comme un décor de cinéma. Nous ne savons plus où regarder : d’un côté, le soleil s’embrase ; de l’autre, le bleu du lac nous hypnotise. Le lever de soleil au Kawah Ijen, un moment magique de plus. Décidément, Java ne cessera jamais de nous émerveiller !

Les porteurs de soufre du Mont Ijen

Lors de notre ascension du Kawah Ijen, nous avons croisé quelques porteurs. Ces mineurs courageux travaillent au cœur du volcan pour extraire le soufre, le transporter jusqu’au sommet du cratère, puis le descendre jusqu’au pied de la montagne. Ils portent sur leurs épaules de lourds paniers chargés de soufre, pesant entre 70 et 100 kg. Et tout cela pour gagner 5 à 6 francs. La plupart d’entre eux n’ont pas de masques pour se protéger et ils inhalent donc des vapeurs toxiques tout au long de la journée. On peut rapidement comprendre la nocivité de l’environnement dans lequel ils évoluent. Leur travail est vraiment éprouvant et suscite sincèrement de la compassion. Si tu en as l’occasion, n’hésite pas à leur apporter une boisson ou une collation pour leur témoigner ton soutien.

Une fois au sommet du volcan, tu trouveras également quelques stands où tu pourras acheter des figurines en soufre ou d’autres objets souvenirs. C’est une façon de soutenir la communauté locale et de ramener chez toi un souvenir de cette expérience inoubliable. Tu peux aussi essayer de porter un de leur panier rempli pour te rendre compte de la pénibilité de leur travail.

Mon avis sur le Kawah Ijen

Il est temps de redescendre sur terre, au sens propre comme au figuré. Nous empruntons le même chemin pour la descente afin de rejoindre notre chauffeur qui nous attend pour la suite du voyage. Nous avons eu de la chance lors de notre ascension car le vent ne soufflait pas dans notre direction, ce qui nous a épargné les émanations de soufre. Cependant, il est important de noter que cela peut se produire facilement. Il est donc préférable de se préparer en conséquence et de porter un masque à gaz. 

Même sans les phénomènes de Blue Fire, le Kawah Ijen reste une visite exceptionnelle que tu devrais absolument inclure dans ton itinéraire lors d’un voyage en Indonésie. Si tu te trouves face au choix difficile entre le Mont Bromo et le Kawah Ijen, je te recommande vivement de choisir les deux ! 😉 Ils offrent des expériences uniques et complémentaires.

Sinon n’hésite pas à consulter notre article sur le Mont Bromo ici, ainsi que notre itinéraire détaillé de Java à Bali pour plus d’aventures passionnantes.